Le Grenier de Toulouse
(d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri)
Toutes les semaines dans la famille Mesnard, on se réunit au café dont Henri est le patron et on va manger tous ensemble Au Duc de Bretagne ! Une belle soirée familiale où chacun va « se » retrouver. De plus, c’est l’anniversaire de Yolande, la belle-fille ! Mais ce soir-là, une personne va manquer à l’appel : Arlette, la femme d’Henri, qui est partie une semaine pour… réfléchir. Voilà, le mot terrible est lâché : réfléchir. Et à quoi donc ? Il n’y a rien à penser quand on vit dans une bonne famille, bien à sa place, à cette fameuse place que les autres nous ont accordée… par amour bien sûr ! On doit surtout savoir y rester. Et puis réfléchir c’est dangereux, pour tout le monde d’ailleurs. Parce qu’à force de réfléchir, on risque de penser, ou plutôt de « panser » sa propre vie blessée par le regard que les autres nous infligent.
Cette pièce célèbre d’Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri est non seulement d’une drôlerie incessante, mais aussi une arme redoutable contre l’abêtissement. Ses phrases, aiguisées comme des lames, nous offrent un texte ciselé à la perfection, un texte comme un miroir à la surface parfaitement polie, fait pour réfléchir, mais aussi parfaitement impoli, car il nous… réfléchit !